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Sanglots dans la nuit

Come to me

Est-elle debout, ou couchée ?

La caméra signe la croix

Ange gardien

Esprit de réconfort

Sphères célestes

« Come to me » replies the vampire

Elle franchit la fenêtre

Suivant l'allée que la Lune éclaire

Guidée d'une voix sépulcrale

Elle n’est pas humaine

Unissons-nous

Comme autrefois

Couchée au-dessus du sol

Haletante

Alors que monte le plaisir

Jaillit l’étranglement

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Quelques années après

Réveil sur le lit de noce

Il s'en va, l'abandonnant aux rêves

Terribles rêves

La nuit arrive

La pluie martèle contre les vitres

Il lui offre un bouquet de lilas

Fleurs mortes

Le rêve émerge des ténèbres

Leur mariage, Ellen et Thomas

Mariage sans chapelle

D’épais nuages noirs recouvrent le ciel

La pluie embaume les lilas

À l'autel elle rejoint Thomas

Mais c'est la mort qu'elle retrouve à ses côtés

Toute de noir

La mort à ses côtés devant l'autel

Heureuse, si heureuse

Elle n'a jamais été si heureuse !

Ellen embrasse la mort

Et lorsqu'ils se retournent

Famille, amis, tous morts, dans la puanteur des cadavres

Senteur de pluie et de lilas

Elle n'a jamais été si heureuse

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Thomas, cavalant sur la plaine,

s’éloigne dans les semaines qui passent

Ellen avec Ana marche parmi les dunes

On dirait qu’elles parlent

Ellen confronte l’indicible

Ana, entends-tu ?

Parfois, Ellen, a le sentiment de ne plus être une personne

De ne plus être présente, ni vivante, dans l’élan du monde

Quelqu’un, quelque chose a, là, le pouvoir d’insuffler vie en elle

Ana, comprends-tu ?

Une scène se dessine

Trop horrible

Trop grave pour l’expliquer

Ana, le ciel, la mer, ne te saisissent-ils jamais ?

- Fiction -

Another night

Ellen reaches the dune

Dark, dark skies

Breaking thunders lit deep clouds from beneath

Breaking thunders lit the mad seas from above

And its raging waves against the coast

Afar, from afar, beats the wind

And in its rowling regularities

Sounding like a tomb stone grinding on the grave

Again, again, til it falls and breaks in the most monstrous thunder

And falls and breaks again, as thunders beat

Louder and louder thunders

Closer, and closer,

In the flashes capturing images

With intervals

After interval, disappearing intervals in the fastest images

Unpleasant intervals,

Where the ghosts move

Showing, on the sandy dunes and the mad herbs,

the Monster

Wolves by his side,

They run, chasing, biting

A shadowy hand pushes down a handle

He steps in, with darkest night

Coming to her

He is in the beating thunders,

Tears

Falling form the sky

Like pearls

In Ellen’s hair

A ship spreads its long, large, sail

They push their lips against it, kissing over the rainy veil

Filled with enivrating perfumes, of lilas

Immiscible, impregnating kisses, of a long and shiny, black, veil

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Deux doigts sur son artère,

l’élèvent de sa torpeur

Très peu en fait,

déjà elle nous quitte

Elle l’appelle à elle,

Caressant de doux soupirs

Gémissant de tout son corps

Quand d’une pleine main elle s’étouffe dans le linge chargé d’éther

Bascule sensuelle et ruissellements à la Lune

Mille délicates tendresses glissent en elle

Doux voile de velours et d’éther

S’immisçant en leurs lèvres

Frémissement incessant

Irisant

Montant,

Lent gémissement

Respire-t-elle seulement ?

Suspendue à l’éternel

Montant, montant en elle

Gémissement de ses plus profondes profondeurs,

Disant au plus lointain des océans

Dans le déchaînement des vagues écrasant mille tonnerres

Éclatant l’écho céleste du monde,

figé en des délires

Ellen se mêle en ce monde

Oubliée

Ici quelques soubresauts, et l’éther, encore

Dissolue en l’ailleurs

Là où nage le silence

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Lumière

entends Isis

Ellen rêve

en ses draps nus

Echo

Rêve obscur

Ellen embrasse le monstre

Telle Sofia embrasse l'archonte

Altesses

Saisies en vos passions par les ténèbres

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Non lieu

brillant dans le miroir

/- utopie

Sans eau,

là coulait une rivière

Là, ni parfum, ni toucher, ni ouïe, ni goût

Vue, seule vue

Sans sagesse sous sa tente

Là, entre de la folie

Fidèle en son inverse

S’ignorant si léger

En obliques impalpables

Rayonnante

Sentant et entendant

Caressant la fleur

Goûtant la perle

Partageant ses draps

Auprès d'elle Ana est son baume

Tirée des premiers bras du sommeil

Par la Lune bougeant dans les voilages

Elle le rejoint, son monstre

Cette fois, à la Lune ne s'oppose pas le Soleil.

à la Lune s'oppose l'Ombre,

insondable, impénétrable

Lui

Sans l'éther, il est là

Serpent

La mordant en sa passion

Elle n’est pas humaine

l’Enchanteresse

Elle

l’Altesse

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Les sabots résonnent dans la cour

Ellen écarte les volets

Thomas chute contre le pavé

Le diable Hellen ! J'ai vu le Diable !

Elle le sait

Elle le connaît, lui, son monstre

Sa mélancolie

Sa passion

Il est en elle

Se contorsionnant

Telle une fausse fétide

Thomas ! Sois maudit

Thomas, prends-moi, Thomas

Je te maudis Thomas, le monstre est en toi !

Entre en moi, mon affliction

Encore, entre en moi, et Vois moi

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Ana a vu le monstre étrangler ses filles

Ana

Fière

Rose de ce monde

Ellen, l'égyptienne

Appelle le monstre à toi

De ton seul désir

Et crucifie-le !

Et le monde sera sauvé de la mort

Ellen

Notre salut

Notre chemin

Sur le lit de noce

Découvre toi

Conduisant la morsure

Jusqu'à l'aube

Piégé par la beauté

Le vampire

Tel la licorne

Apaisée

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Ou Ellen survivra

Blanche

Une larme perlant de son oreille

Elle l’attend,

Son monstre

Altesse,

Vos lèvres

Sont roses

De ce monde

Encore,

Encore,

Encore,

Encore

Coulant en sa passion,

tel une lame,

le monstre,

de sa blessure l’apaise

Déliée de lui

Enfin

Altesse

Demeure aux sphères célestes

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Chère spectatrice

Cher spectateur

As-tu-bien vu ce film ?

As-tu bien regardé son histoire ?

Ou étais-tu, ne serait-ce qu'un peu,

Dans son envers de miroir,

Allant dans le carrosse à la croisée des chemins

Beignant, heureuse, dans la mort, et les lilas

Regarde la morsure

Lent glissement

intime

coupant, comme du verre

Ellen te reflète

Liée à lui, par sa passion

À lui,

Ton monstre

La vue du vampire,

telle une lame,

incise le mal

Là, dans le miroir

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A weeping voice calls out

"Come to me"

Sighs of tears

Pearls of the night

Guardian angel

Spirit of recomfort

Celestial spheres

Please

"Come to me"

Replies the monster

Across the window

Walking a moonly path

She retreives the ghost

For neither is she human

"Let us unite"

"Like before"

Above the floor

Shallow breaths, held

in a deadly hand,

seizing her deadlious dream

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Years have passed

Ellen awakes in nuptial sheets

Thomas must leave already,

and leave her to her dreams

Night has come

Rain hammers at the windows

Thomas offers a bouquet

of dead lilas

The dream resurfaces

It's their weeding,

a wedding without church,

with huge clouds roofing the sky

Lilas scenting in the rain

She walks to the alter

To find death besides her

Black death in the lilas

Death by her side at the alter

She is happy, so happy

She's never been so happy !

And they embrasse

When she turns back

They are all dead

Lilas scentig in death

She never was so happy

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A horse takes him away

over the fields, in the passing weeks

Soon the horse will be stolen

And he will enter some dark coach

Ellen, with Ana, is walking in the dunes

As if they were talking

Ellen confronts the ineffable

Ana, can you hear ?

A feeling, of not being a person anymore

Of not being present to the movement of the world

Something, someone, can insuflate life into her

Ana, can you hear ?

A painting is coming to life

Such an unmet terrifying sight

that God only, could express

Ana !

The skies !

The seas !

Don't they ever seize you ?

- Fiction -

Another night

Ellen reaches the dune

Dark, dark skies

Breaking thunders lit deep clouds from beneath

Breaking thunders lit mad seas from above

And their raging waves against the coast

Afar, from afar, beats the wind

And in its rowling regularities

Sounding like a tomb stone grinding on the grave

Again, again, til it falls and breaks in the most monstruous thunder

Stones fall and break again, in beating thunders

Louder and louder thunders

Faster, and faster

Flashing, in imobile images

That change in the intervals

Moving, like a movie,

playing in intervals,

playing in the ghost's hand

Screaming in herbs wipping the dunes

It's the ghost, the monster,

wolves aside him,

Ready to chase and bite

A hand of shadow

Steps in darkest night

Coming to her

In beating thunders

Tears

Falling from the sky

As pearls

in Ellen’s hair

A ship spreads its long, white, sail

She pushes her lips to it

kissing the ghosty lips

of lilas, in a long black veil

------

The fingers against her pulse

pull Ellen back with us.

Almost,

because already she's fainting.

She calls him to her

And feels him

In caressing sighs

Shivering in the gauze

Sensual moon

Delicate tenderness

Soft, delicate, and black

jewels amid her lips

Incessant quiver

Iridescent

Rising

Slowly moaning

Her chest down

In the eternal

And again rising

To deepest depths

Telling to the most afar of the oceans

In the crushing waves and their thunders

Telling, in the celestial echo of the world,

Her wondrous delusion

Ellen merges in this world

Forgotten

Fainting

In the other realm

There, where silence swims

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Light !

Hear Isis !

Ellen is dreaming

in naked sheets

Echoing

Obscure dreams

Ellen kisses the monster

So did Sofa kiss the archonte

Them, the true Hignesesses

Altesses of the world

Aspearing to light

Darkness answers their call

And seizes them

In their passion

------

In the nowhere of the mirror,

in that u-topos,

without water,

there flowed a river

There, no sent, no touch, no hear, no taste

Sight, sight only

Without wisdom under its tent

There, in praise of folly

Faithfully leading its opposite

Contemplating its lightness

There, in the mirror,

radiating in the impalpable

Do lilas sent there ?

They are caresses and songs of rain

Tingling pearls at the tongue

Purple and blue sheets of black lilas

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The Moon,

in curtain moves,

calls Ellen from sleep,

over the window

There he is, her monster

Out of ether

A dark mirror by his side

Deepest, infamous, dark

Him

Here

a Snake

Biting Ellen in her passion

She is no longer human

she's an Enchanteresse

Her

the Altesse

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Hoofs echo in the yard

Shutters slam

Body hits the stone

The devil Ellen ! I've seen the Devil !

She knows

She kows

Her monster

Her melancholy

Inside her

Twisting

In fetid cavities

Thomas be cursed

And take me

Come into me, my affliction

Again, come into me,

and see me, my love

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Day calls

Ana has seen her daughters die

Ana

In your mournfull pride

Rose of this world

Ellen, the Egyptian

Call the monster to you

Of your sole desire

And crucify it !

And the world shall be saved from death

Ellen

Our salvation

Our way

On the wedding bed

Uncover yourself

Driving the bite

Upto dawn

Trapped by beauty

The vampire

Appeased like the unicorn

Yet fallen, in a heartless hunt

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Night calls

In her white wedding dress

Lilas in her hair,

a pearl at her ear,

Ellen awates him

Your Altesse,

Your lips

Are roses

Of this world

More,

More,

More,

More

Flowing in her passion,

as a tear,

her monster,

appeases her

Untied

At last

Her Altesse

Retrieves the celestial

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Dear spectactor,

Lady or man

Have you well seen the movie ?

Have you well looked at its story ?

Or were you, even just a bit,

In its reverse of mirror,

Stepping into the carriage at the crossing roads

Bathing, happy, in death, in the lilas

Look at the bite

Slow sliding

intimate

cutting, like glass

Ellen reflects you

Tied to him, to her passion

To him,

Your very private monster

The sight of the vampire,

as a blade,

incises evil off your passion

There, behind the cinema